| art | | | La poésie fut à l'origine de tous les genres littéraires, puisque l'homme naît poète ; c'est la cité qui le rendit prosaïque. « Enfin un Philosophe, ne pouvant se plier aux règles de la poésie, hasarda le premier d'écrire en prose » - Condillac. Il se détourna de ce qui reproduisait des rythmes - que ce soit le cœur ou la raison - pour se vouer à l'arythmie, à l'arithmétique, à l'algorithme. Et cette nouvelle espèce contribua pour l'extinction de l'originelle. | | | | |
|
| mot | | | Les mots n'apportent que des ombres utiles à la lumière que sont les idées. Mais celui qui ne vit que dans les ombres voit de la lumière dans tout ce qui est légèrement moins ténébreux : « Les mots peuvent fournir des lumières sur les principes de nos idées » - Condillac - comme la poésie - sur les principes de votre orthographe ! Le poète indigent vit par ses mots, le grammairien repu vit de ses idées. | | | | |
|
| noblesse | | | On admire le mieux le paysage, quand on est pourvu d'un immuable climat : « Soit que nous nous élevions jusque dans les cieux, soit que nous descendions jusque dans les abîmes, nous ne sortons point de nous-mêmes » - Condillac. Les autres répètent, avec Heidegger, qu'ils « se tiennent toujours hors d'eux-mêmes, auprès de l'Être » - « 'Ich bin' ist immer jenseits des Seins, neben dem Sein als ständiger Anwesung » - qu'on soit dans le processus ou dans la frontière, qu'on soit Ouvert ou Fermé, qu'on soit regard ou énergie, on ne démord pas de son soi inconnu, ce gardien de l'être. | | | | |
|