| action | | | La lumière cynique de l'être projetant de belles ombres du faire - Pythagore ou Diogène ; la lumière héroïque du faire invoquant d'humbles ombres de l'être - R.Debray ou S.Weil ; les ombres honteuses du faire se désolidarisant des ombres piteuses de l'être - Rousseau ou Tolstoï. Trois manières de prouver sa noblesse : esthétique, mystique, éthique - faire briller, brûler, être brillant. | | | | |
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| action | | | L'héroïsme d'action n'exista jamais. « Il n'y a pas de héros de l'action. Il n'y a de héros que dans le renoncement et la souffrance »** - A.Schweitzer. Renoncer aux choses au profit des images ; souffrir des choses intraduisibles, se réjouir des images qui, intraduisiblement, les traduisent. La prétention de l'héroïsme naît de l'illusion, que l'action puisse traduire le désir. La prétention de la noblesse, qui veut orienter le désir vers des valeurs, est aussi irrecevable : « Les vecteurs avant les valeurs »** - R.Debray. Les désirs sont nos vecteurs ; et une façon, légèrement indécente, de continuer à tenir aux valeurs, dont tout le monde se fout, - c'est la farce. | | | | |
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| action | | | Jadis, le besoin ou la passion d'actions nobles faisaient de l'homme un héros. Aucune tyrannie ne s'y opposant plus, cet homme, aujourd'hui, est rapporteur devant une Commission parlementaire ou Maître de conférences. Ceci pour justifier le fait, hélas, indéniable, que ce livre est vu par R.Debray comme un écrit de moine. Le moine est le héros se privant d'actions. | | | | |
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| action | | | Répudier une pensée ou une action est également facile ; on les garde faute de mieux ou grâce à une ignorance étoilée. « Nous ne ferions rien dans ce monde si nous n'étions guidés par des idées fausses » - Fontenelle. Ouverts dans l'action même, les yeux doivent se fermer dans sa justification : « Que de choses il faut ignorer pour agir ! » - Valéry. L'immobilité interne nous traduit plus fidèlement que l'action externe. L'action est manichéenne, la pensée ne doit pas l'être (Malraux et R.Debray). Avec le savoir, on trouvera toujours une contrainte, qui interdira à l'action d'être moyen et but. Refuser les contraintes de la raison, c’est vulgariser les commencements du cœur : « Pour faire du Bien, il faut que le cœur n’écoute plus l’esprit » - Pasternak - « Чтобы сделать добро, нужна некоторая беспринципность сердца ». | | | | |
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| action | | | Pour pouvoir pratiquer le culte des commencements, il faut avoir accompagné beaucoup de mots et d'idées jusqu'à leurs aboutissements. « L’origine est ce qui se pose à la fin » - R.Debray. Et c'est seulement au milieu des finalités en cendre qu'on apprend l'art d'atteindre aux commencements les plus vitaux, l'art qui se réduit, essentiellement, à l'imposition de bonnes contraintes. | | | | |
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| action | | | Le plus souvent, le plumitif devenu combatif cesse d'être créatif jusqu'à devenir vomitif. Il faut être Maïakovsky, pour que la plume supporte la comparaison avec la baïonette Le prince de Marcillac troqua avantageusement l'épée contre la plume. La plume de Sartre, quoi qu'il en dise lui-même, ne ressemble guère à l'épée (s'il parle, il tire – la langue, peut-être, mais ni l'épée ni la flèche) ; les deux mains de Heine (« Ich bin das Schwert ») ou de Stendhal, tenant, chacune, la plume ou l'épée, heureusement, se désolidarisent. Les révolutionnaires intègres veulent manier les deux : « Sans fusil, mauvaise plume ; sans plume, mauvais fusil » - R.Debray. | | | | |
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| art | | | Choisir pour adversaire, en fronçant les sourcils, Salomon – telle est l'attitude des minables rebelles ; se résigner au rôle de Jacob et affronter l'ange – telle est la pose de poète, qui ne s'effarouche pas à la vue des sabots ou des ailes et accepte d'être plutôt boiteux d'extrémités qu'aveugle de cœur. « On finit toujours par ressembler à ce que l'on combat »* - R.Debray. | | | | |
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| art | | | Nietzsche a le style et la noblesse ; c’est ce qui manque à Valéry, mais il a l’intelligence, dont est dépourvu Nietzsche ; Cioran n’a que le style. Le seul homme à posséder, en même temps, ces trois vertus, capitales en écriture, c’est R.Debray, et, en plus, c’est un héros. | | | | |
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| debray r. | | | Le style est la revanche de ce que l'homme veut sur ce qu'il est. | | |  | |
| | art | | | Une revanche au goût amer, car, pour y parvenir, il faut passer par la débâcle de ce que l'homme doit ou l'embâcle de ce que l'homme peut. Le style est un rêve, qui vaut par le désir de ce qui n'est pas. Mieux on veut, plus on vaut, c'est mieux que : « Plus on veut, mieux on veut » - Baudelaire ou « Je vaux ce que je veux » - Valéry. | | | | |
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| cité | | | La révolte est dans le motif esthétique, et la révolution - dans l'acte pragmatique. Le plaintif et le caritatif ne se rencontrent jamais, sans s'horrifier mutuellement. Entre le motif et l'acte se faufile l'idée, qui est toujours près du premier, et c'est une bonne révolte que vise R.Debray : « Une révolution, c'est un triomphe de l'idée sur le fait » ; ajoutons que, en matière d'idées, le triomphe côté rue tourne toujours, et très rapidement, en débâcle côté âme. | | | | |
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| cité | | | Le hasard et la force brute désignaient, naguère, le gagnant : « de troubles appels à de troubles actions gouvernent le monde » - Goethe - « verwirrende Lehre zu verwirrendem Handeln waltet über die Welt ». Aujourd'hui - l'algorithme et la force élaborée. Sur l'échelle du bien, cette distinction est toujours une chute. Et c'est pourquoi, aujourd'hui, avec les meilleurs, surchargés de savoir et d'intelligence, elles sont si retentissantes. « On ne peut que déchoir, quand on attrape un moral de vainqueur »** - R.Debray. | | | | |
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| cité | | | Autant, propagée dans les cerveaux insensibles, la robotisation est un horrible fléau, autant elle est prometteuse en tant qu'ossature du corps de la cité ; elle permet d'éviter le piège d'une personnification d'un projet fraternel, qui avait toujours débouché sur des boucheries ; ainsi, l'appréhension de R.Debray : « Le malheur de l'universel est qu'il lui faut s'incarner dans une nation, un leader, un parti » n'est plus de mise, pour le malheur des politiciens et pour le bonheur des humbles. Les inspecteurs des impôts assureront, en douceur, la justice matérielle, là où échouèrent, bruyamment et dans le sang, les messies. | | | | |
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| cité | | | Que devient la notion bicéphale de soi, appliquée à une nation ? - le soi connu serait sa civilisation, et le soi inconnu - sa culture. « Renoncer à soi-même est un effort assez vain ; pour se dépasser, mieux vaut s'assumer » (R.Debray), où, implicitement, les deux soi s'affrontent, le renoncement et la fidélité marchant main dans la main. | | | | |
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| cité | | | Les totalitarismes entraînent les nations dans la dimension verticale, où aucune stabilité n'est possible, et, comble d'ironie, la dégringolade finale fera découvrir toute la platitude de leurs fins ; la démocratie nous installe dans la platitude des commencements, mais apporte la stabilité de l'horizontalité. « Sans un axe vertical, rien de solide à l'horizontale »* - R.Debray – dans la hauteur, les choses sont encore plus instables, mais elle nous donne le vertige, élargit les horizons, tourne nos âmes vers les firmaments. La hauteur n'est pas une dimension de plus, mais un état d'âme, bref, vulnérable, sacré, une espèce de révélation soudaine. | | | | |
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| cité | | | Dans une démocratie, il y trois sortes de frontières sociales indépendantes : politiques, économiques, éthiques, dont aucune ne s'érige en séparateur définitif entre le bien et le mal. Dans les régimes autoritaires, la frontière est unique, et elle rend les opposants au régime, en même temps et définitivement, - perfides, pauvres et haineux. « Le pauvre, chez nous, a des raisons d'envier le riche, du moins n'en a-t-il aucune de s'incliner devant ses qualités morales »** - R.Debray. | | | | |
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| cité | | | Les hommes nobles, dans leurs recherches de la hauteur, sont souvent attirés et induits en erreur par l'ampleur des actes des princes de ce monde. À la fin, les défauts des cervelles et des bras de ceux-ci, près des horizons, sont pris pour la trahison du firmament des âmes de ceux-là. Platon, Gracián, Machiavel, R.Debray, dans leurs récits du réel politique, ne nous apprennent rien, leurs chants de l'irréel poétique gardent toute leur rafraîchissante valeur. Ils eurent des rêves, résistant à toute épreuve par l'ingrate et décevante action. | | | | |
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| cité | | | C’est dans la jungle latino-américaine, en vue d’un combat réel pour la liberté obscure mais enivrante, que R.Debray ressentit l’exaltation la plus forte de sa vie. Mes exaltations, à moi, provenaient surtout des rêves abstraits ; quand à la liberté, je ne l’appréciais que concrète, je la découvrais, enivré, au moment de mettre les pieds sur le sol français et de me débarrasser du lourd dégoût pour le réel et d’en apprendre le goût léger. R.Debray voulut réconcilier la logique de la pensée avec celle de l’acte, le but que j’ai toujours considéré comme irréalisable et trompeur ; R.Debray souffre d’une nostalgie passéiste ; je me réjouis de ma mélancolie atemporelle. Mais que vaut mon harmonie imaginaire à côté de ses mélodies bien réelles ! | | | | |
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| churchill w. | | | Any man who is under 30, and is not a liberal, has not heart ; and any man who is over 30, and is not a conservative, has no brains.
Celui qui n'est pas à gauche à vingt ans n'a pas de cœur ; celui qui l'est à quarante n'a pas de tête. | | |    | |
| | cité | | | Prenez G.Bernanos, calculant dans sa jeunesse, avec R.Debray, vouant la sienne au rêve. Le rêve tardif désavoue la vilenie des jeunes calculs ; la raison tardive consacre la belle défaite du rêve. Le despotisme de la tête met au pas le cœur. On prend l'abrutissement de celui-ci pour la sagacité de celle-là ! Qu'est-ce qui n'est pas condamné par la liberté ? - les instincts mécaniques, dictés par la force et la logique. L'idée communiste, étant un défi à toutes les deux, elle est doublement condamnée. | | | | |
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| debray r. | | | On aura rarement vu tant de révoltés courir avec autant d'entrain à l'orthodoxie du jour. | | |   | |
| | cité | | | Les insurgés sont partout dès qu'on sacrifie les barricades à la liberté de circulation et voue ses rêves au pouvoir d'achat (mai 1968). « La barricade ferme la rue et ouvre la voie » … vers la même étable. « Prenez vos rêves pour des réalités » … en leur souscrivant une assurance-vie. La généalogie de cette révolte : les philosophies du soupçon, l'absurdité de l'existence, l'homme du ressentiment, le marginal majoritaire. | | | | |
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| debray r. | | | Les révolutionnaires vivent et meurent de métaphores. | | |    | |
| | cité | | | Les métaphores crues (fraîches) ne sont encore que des mots, les métaphores crues (adoptées) sont déjà, hélas, des idées. La métaphore est bien le seul plat de résistance d'un rebelle. La crudité vivifiante du mot est une métaphore décrue, la croyance mortifère de l'idée - une métaphore accrue. | | | | |
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| debray r. | | | Le communisme a bâclé son agonie et l'époque solde ses rêves en vrac. | | | | |
| | cité | | | Ce qui devrait nous inciter à ne partager nos rêves avec personne : plus un rêve est vaste en adhésions, plus de débris en fera l'époque. | | | | |
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| doute | | | Là où ne comptent que les cadences, ce n'est pas la peine d'en extraire la musique. « Se méfier du sonore préserve du creux » - R.Debray. Mais au pays du creux pullule surtout celui qui est dépourvu de toute sonorité intérieure. L'architecte du mot s'occupe de l'acoustique, le musicien - du rythme, le creux - du délayage. | | | | |
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| doute | | | Ce qu'on pourrait qualifier de pensée rigoureuse représente une partie infinitésimale de nos positions ou poses ; c'est la croyance qui est omniprésente, aussi bien chez le bouseux que chez le savant. S'appuyer sur la croyance vitale ne peut donc pas être une calamité qui conduirait l'homme à l'animalité (R.Debray), mais c'est bien la croyance mécanique qui en fait un robot. « Le retour de l'Homme à l'animalité apparaît comme une certitude déjà présente » - Kojève – ce n'est pas un retour mais une conversion, pas à l'animalité mais à la robotique, pas une certitude mais une métaphore. | | | | |
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| hommes | | | Aucune parenté avec la France de Molière, Marivaux, Guitry, Sollers ne m'est pensable ; des sentiments filiaux et presque tribaux pour la France de Montaigne, Voltaire, Valéry, R.Debray. Je sais que c'est la première France qui domine, et a toujours dominé, dans les … cœurs des Français, et la seconde - seulement dans leurs têtes. | | | | |
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| hommes | | | Trois belles rencontres, en France : un genre, L'Ignorance Étoilée de G.Thibon ; une noblesse, R.Debray ; un style, celui de É.-M.Cioran. Entre les personnages, aucun point commun en vue. Un vichyssois absolu, un révolutionnaire irrésolu, un indécis dissolu. Des sources d'admiration multiples, sans supervision systématique. | | | | |
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| hommes | | | La qualité des mots, des tempéraments ou des idées en conseil des ministres, en salons mondains, en conseils d'administration ou en jurys littéraires est la même que dans les bars ou les stades. Nourrir l'illusion inverse dévoya tant de belles plumes françaises, de Balzac à R.Debray. Que mes ombres ne soient projetées ni par des notables ni par des minables. Ni, d'ailleurs, par les murs de mon propre édifice ; l'architecture des ruines m'y aidera. | | | | |
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| hommes | | | Le merveilleusement impossible est sauvé par la fidélité du regard ou par le sacrifice du possible : « Mettre les moyens du possible au service de l'impossible » - R.Debray. Le moyen, ne serait-il pas infidélité latente ? « Soyons réalistes, exigeons l'impossible » - Che Guevara - « Seamos realistas, exijamos lo imposible ». Même des irréalistes poursuivent l’impossible : « Faire le bien et éviter le mal » - Thomas d'Aquin - « Bonum est faciendum et malum vitandum ». | | | | |
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| debray r. | | | L'Amérique pense le câble, et l'Europe, le message. | | |  | |
| | hommes | | | « Vous êtes les facteurs, et moi j'écris les lettres » - Pouchkine - « Вы - почтари, а я слагаю письма ». Mais les facteurs prennent leur revanche : « Le facteur du m'as-tu-vu, ce méchant jumeau évince l'homme de la plume, du m'as-tu-lu et de la honte » - Joyce - « Shem the Penman is taken advantage of by his evil twin Shaun the Postman ». L'écoute des hommes étant tournée vers les machines, le message, pour être entendu, a de plus en plus besoin du câble. Ainsi le message, ami de la vie et ennemi du nombre, se dévitalise et se digitalise. Ce qui m'attire le plus, c'est le messager, l'ange sans maître et sans affolement ni panique. | | | | |
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| debray r. | | | La France est un revenez-y d'écumes et de fontaines, de cascades et d'avens, une façon de s'y prendre avec les robinets, les regards des filles et le temps qui passe. | | | | |
| | hommes | | | La patrie n'est pas ce qu'on aime, elle est ce qu'on aime, sans savoir pourquoi. | | | | |
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| intelligence | | | Une bonne écriture, c'est la forme de mon toast à la vie, que je prononce devant mes convives, se trouvant au même degré d'ivresse que moi-même, mais son fond doit refléter la sobriété de nos expériences communes, - l'intelligence synthétique, accompagnée d'intelligence analytique. La première, privée de la seconde, produit du délire ; la seconde, sans l'élan de la première, engendre des monstres d'ennui. La plus belle plume, parmi mes contemporains, à garder un subtil équilibre entre les deux, est celle de R.Debray. | | | | |
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| intelligence | | | Accorder le privilège aux commencements ne veut pas dire, qu'on ne s'occuperait plus ni des développements ni des finalités, mais que même dans ceux-ci on chercherait à reproduire l'instant zéro de la création, ce qui en ferait enveloppements et contraintes, ces hautes traductions de leurs profondeurs ou ampleurs. Les vrais commencements, des fleuves et des esprits, se trouvent en hauteur. « L'intérêt des débuts, c'est de nous montrer nos fins »*** - R.Debray, que la platitude des moyens ne nous permet pas de voir. | | | | |
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| intelligence | | | L'invention face à la reproduction, le sacrifice d'un soi si insaisissable face à la fidélité à un soi bien déterminé, - dans cette opposition des poses philosophiques, la première l'emporte largement sur la seconde, en qualité et même en cohérence : il suffit d'imaginer Marc-Aurèle vanter les vertus de la force, ou Montaigne se lamenter sur la souffrance, ou Nietzsche faire l'apologie de la faiblesse, ou Tolstoï se vautrer dans l'érotisme, ou Cioran en appeler au rire ; en revanche, Spinoza, Schopenhauer ou Sartre sont dans leurs soi respectifs, ce qui les rend plus ternes. Je ne connus que deux cas, où l'écrivain et l'homme, tous les deux pleins de noblesse, vécussent main dans la main, regard sur le regard, talent du talent - R.Char et R.Debray. | | | | |
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| ironie | | | Mes plus chaleureuses poignées de main se firent par-dessus la rue de l'Odéon : la réelle, avec R.Debray, et l'imaginaire, avec Cioran, deux voisins se faisant face, au propre et au figuré, et s'ignorant, et que je réunis fraternellement. | | | | |
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| ironie | | | De l'accélération du progrès : pas un seul dieu nouveau depuis deux mille ans, pas un seul philosophe nouveau depuis cinquante ans, pas un seul poète nouveau depuis vingt ans. Et le dernier homme nouveau, R.Debray, je le croisai il y a cinq ans… | | | | |
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| ironie | | | Pourquoi opposer la communication dans l'espace à la transmission dans le temps (R.Debray), puisque non seulement on peut communiquer à travers les temps et transmettre à travers l'espace, mais les meilleurs de ces contacts se font hors temps et hors espace, soit en profondeur, soit en hauteur ? Et même si « l'intrication temporelle est supérieure à l'étalement spatial, le non commutatif est supérieur à la symétrie »* - Badiou, le oui distributif est supérieur à la réflexivité. | | | | |
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| debray r. | | | On traite pèle-mêle les savoir, les savoir-faire et les savoir-être. | | | | |
| | ironie | | | C'est-à-dire, les problèmes, les solutions et les mystères. Quand on les traite séparément, on obtient les technocrates sans âme, les artisans sans envol, les mystiques sans geste. Le pèle-mêle matérialiste perce, voyez ce qui est mis en tête ! Le pèle-mêle idéaliste consisterait à en imaginer le cycle. | | | | |
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| debray r. | | | Quelle force que de n'avoir jamais cédé à l'espoir. | | | | |
| | ironie | | | Surtout quand on n'est pas assez pusillanime, pour combattre le désespoir. Par sa volonté de puissance, Nietzsche défendit bien la vie contre le désespoir, la souffrance, la satiété, mais succomba à l'invasion par la solitude. Solitude, ce point de départ d'un nouveau cercle vicieux ou du même éternel retour : du soi connu qui se désespère - vers le soi inconnu qui espère, et de cette duplicité naît la volonté de puissance, la volonté d'authenticité cédant à la volonté d'invention. | | | | |
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| mot | | | Dans le dernier livre de R.Debray, on tombe sur cette belle trouvaille de l'imprimeur : L'enceinte exalte le rAmpaNt ! Ce n'est pas aux mâchicoulis ou échauguettes qu'il songeait, mais à Ève, qui, après avoir croqué la pomme du Serpent, connu la honte et Adam, se trouve sur le point d'accoucher et remercie le Malin. | | | | |
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| debray r. | | | L'Incarnation a pris le pas sur le Verbe ; et l'intonation sauve le discours. | | | | |
| | mot | | | Oui, les actes, comme datations et nommages, sont ennemis du vrai Verbe, qui est désincarné. Le charnel de l'Incarnation et le spirituel du Verbe devraient s'ordonner par le rituel de la Grammaire. L'incorporation des esprits ou l'incarcération des chairs repoussent du Verbe et font chercher des Incarnations de passage. Les choses mêmes se prêtent à tenir le discours d'aplomb, mais c'est bien l'intonation qui en donne la hauteur. Le salut, lui, viendrait tout de même d'en haut, non ? | | | | |
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| noblesse | | | Les mêmes états et objets sont à l'origine des réactions romantique (chaude) ou mécanique (froide) ; mais le romantique y avait entendu de la musique, tandis que l'enregistreur y avait mesuré des décibels ou fréquences ; le conte de fée, face au compte rendu ; la réalité mélodique ou la réalité statistique. « Symbole et indice se regardent en chiens de faïence »** - R.Debray. Toute la vie, en puissance, est en moi ; m'écouter, c'est y déceler la musique (et non pas le bruit) du monde, que je porte, pour la traduire ensuite dans mon regard. | | | | |
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| noblesse | | | Même la sagesse de la vie peut se formuler en tant que solution - en évaluer le prix, en tant que problème - réfléchir sur sa valeur, en tant que mystère - vibrer de son intensité (Nietzsche, la finalité), de ses vecteurs (R.Debray, les moyens) ou du vertige de sa hauteur (moi, la contrainte). La plupart des sages s'arrêtent à mi-chemin : « Si tu veux, que la vie te sourie, tu dois la doter d'un bon prix » - Goethe à Schopenhauer - « Willst du dich des Lebens freuen, so musst der Welt du Werth verleihen ». | | | | |
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| noblesse | | | Nommer, c'est profaner le sacré ou sacraliser le profane. « Venise me gâte Othello » - A.Suarès. Comparez avec le nom du dieu des Juifs, avec « Que ton NOM soit sanctifié » des Chrétiens ou avec le nom de la rose de Juliette. « La lutte : sans mettre des noms, des corps, des yeux » - R.Debray. Mais pourquoi pas les corps ? Par exemple, la main droite, sachant que les yeux et la main gauche peuvent ignorer ce que fait celle-là ? | | | | |
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| noblesse | | | La profondeur, c'est l'ajout d'un pas nouveau, vers le vrai, ce pas sera le dernier, en attendant son successeur. La hauteur, c'est le regard initiateur, le commencement d'un beau, n'ayant besoin d'aucun enchaînement. Et c'est ce que veut dire, dans un autre vocabulaire, R.Debray : « Les hauteurs nous garantissent la dernière vue ». | | | | |
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| noblesse | | | Si je vis un commencement, nihiliste (ex nihilo) et beau (maxima de males verbisque), comme une fin, je fais frôler la vie par la mort, la beauté – par l'horreur, et je comprends, que c'est propre à tout art. « Quiconque a eu plusieurs naissances est décédé autant de fois » - R.Debray – sans l'espoir de renaissance – l'artiste dit adieu et non pas au-revoir a ce qui avait été vécu en grand. | | | | |
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| noblesse | | | La même noblesse anime les grands poètes ; elle peut se manifester par attachement aux mots (le talent et l'âme), aux courants d'idées (l'intelligence et l'esprit), aux formations politiques (le besoin de reconnaissance et la raison). Byron, Chateaubriand, Rilke se contentèrent du premier volet, Hölderlin, Nietzsche, Valéry y ajoutèrent le deuxième, Hugo, Maïakovsky, Aragon – le troisième. Goethe fut le seul à tenter tous les trois, comme notre contemporain, refusant les titres de poète et de héros, R.Debray. | | | | |
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| noblesse | | | La chaire est triste : voyez Barthes, Foucault ou Deleuze trônant, gris et doctes, dans les têtes pensantes et le désintérêt pour G.Thibon, Cioran ou R.Debray, dépourvus d'habilitation d'enseigner (licentia ubique docendi). | | | | |
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| noblesse | | | Des grands, tels Rousseau ou Tolstoï, tentèrent, pitoyablement, de mettre l’homme en eux à la hauteur de l’artiste qu’ils furent. Je ne connais que deux réussites de cet effort, inutile mais noble, – Rilke et R.Debray. | | | | |
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| noblesse | | | Le rythme et l'algorithme ont la même origine - l'habitude ou la répétition - mais les sources différentes : le rythme naît en nous, l'algorithme - hors de nous, dans le troupeau ou dans la machine. Étymologiquement, rythme signifiait fidélité du fleuve à sa source (fidélité, traduite par la même intensité, dont l'éternel retour du même est la plus belle des métaphores), d'où la place qu'il mérite dans le culte des commencements. Le soi inconnu ne se laisse entrevoir que par les premiers pas ou par la hauteur du regard sur toute marche : « Il n'y a d'originalité qu'à l'origine, au-dessus et bien avant » - R.Debray. | | | | |
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| novalis f. | | | Je mehr man lernt, nicht mehr in Augenblicken, sondern in Jahren zu leben, desto edler wird man.
Mieux tu apprends à vivre dans des années et non plus dans des instants, plus tu gagnes en noblesse. | | | | |
| | noblesse | | | Tu te trompes de titre ! La noblesse est loin des plans de retraite. Plus vaste est mon unité de temps, plus loin je me mets par rapport à l'éternité, qu'on n'effleure que lorsque le temps s'arrête et l'espace se met à vibrer. Il semblerait que, pour que vibre le temps, l'inverse soit aussi juste : « Clore un espace, c'est ouvrir le temps » - R.Debray - c'est à dire ouvrir un nouveau rythme, un nouveau climat ou une nouvelle fraternité. | | | | |
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| valéry p. | | | Le moi le plus vrai n'est pas le plus important. | | |    | |
| | noblesse | | | Le plus important est le moi inconnu, l'invisible. « Il y a beaucoup d'hommes en un homme, et le plus visible est le moins vrai » - R.Debray. Le moi réel est l'action, le moi imaginaire - l'œuvre, le moi complexe - l'esprit créateur. Une hiérarchie des poupées gigognes. Dans les cendres de mon soi connu éteint, naîtra la flamme de mon soi inconnu. | | | | |
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| debray r. | | | Un idéal aristocratique se faufile plus aisément sous un discours égalitaire que dans le culte bourgeois de capacités et de notables. | | |  | |
| | noblesse | | | Le mérite est une notion philistine tout comme l'égalité abstraite, celle des droits. L'égalité concrète, celle des toits et des plats, est aristocratique. | | | | |
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| debray r. | | | Seul un mirage met le ciel à portée de la main. | | | | |
| | noblesse | | | La main, qui le tentera, sera happée par des caravanes affairées ; c'est les yeux qui s'en rempliront pour porter plus loin la soif originelle. | | | | |
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| proximité | | | Omnis moriar signifie que, sans ton visage, tes rimes et rythmes sont dépourvus de sons et de sens. Deux réactions possibles : réduire tes frissons aux harmoniques communes calculables ou n'y mettre que ton visage. Mais non moriar omnis (Horace) rend sensée la consolation : « Pour un vivant, je ne vois rien de plus précieux que ce qui l'aide à ne pas mourir en entier » - R.Debray. | | | | |
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| proximité | | | Dieu est peut-être : Verbe - pour l'esprit, Amour - pour le cœur, Musique - pour l'âme et Caresse - pour le corps. Un corps, voué à la déchéance, a plus besoin de consolation que l'âme immuable : « Dieu n'est pas une exigence de l'âme, mais du corps » - R.Debray - l'esprit et l'âme se chargeant d'anesthésies ou d'euthanasies. | | | | |
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| proximité | | | Bach humanise le divin, Mozart divinise l’humain, mais Beethoven a la même répugnance pour Dieu et pour l’homme, l’éloignement de l’Un et de l’autre – la barbarie. Sublime, mais barbarie tout de même. Depuis Apologie de la Barbarie de Cioran, ce genre abjecte est définitivement compromis ; j’en convainquis un autre habitant de la rue de l’Odéon, qui envisageait une Apologie de l’Union Soviétique. | | | | |
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| russie | | | L’Europe connaît les saignées purificatrices et les trêves profitables. Les guerres inondent les Russes de malheur, la paix n'y rend heureux personne. « Les communistes gagnent les guerres et perdent la paix » - R.Debray – du tsarisme au communisme, les raisons changent, mais pas les effets – l'asservissement et la misère. | | | | |
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| russie | | | Entre un message dionysiaque transmis par un messager hideux et barbare et un message sobre d'un souriant adorateur de Hermès, l'hésitation aura été brève : « L'Europe sera républicaine ou cosaque » - Napoléon. L'Europe sera républicaine, c'est-à-dire américaine. « Exit la Russie, et voilà que nous sommes tous Américains ! » - R.Debray. Qui écoute encore Nietzsche : « Il faut absolument, que nous allions main dans la main avec la Russie. Pas d'avenir avec l'Amérique » - « Wir brauchen ein unbedingtes Zusammengehen mit Rußland. Keine amerikanische Zukunft ». | | | | |
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| russie | | | La Russie a ce point commun avec l’Amérique – elle est de plus en plus spatiale, au détriment du temporel. « L’Europe, c’est le temps. L’Amérique, c’est l’espace » - R.Debray. Le temps, c’est la culture ; l’espace, c’est la nature ou la caricature. | | | | |
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| debray r. | | | Le communisme, en Russie, fut l'oripeau transitoire d'une volonté impériale. | | | | |
| | russie | | | On exagère beaucoup, là-dessus. Tout régime arbitraire a les yeux fixés au-delà des frontières, en quête de reconnaissance ; la démocratie se reconnaît par une attention portée à l'en deçà. | | | | |
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| debray r. | | | De toutes les cultures européennes, la russe est la plus compulsivement mystique. | | |  | |
| | russie | | | L'Européen est si habitué à l'idée, que la logique et le sentiment s'expriment dans le même idiome, qu'il prend les débordements russes de sentiments lyriques pour le jaillissement de schémas mystiques. La Russie connut bien ses Maître Eckhart ou S.Weil, mais ils ne connurent jamais le retentissement des Dostoïevsky et Tolstoï, qui n'ont rien de mystique. | | | | |
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| debray r. | | | Qu'est-ce qui va l'emporter dans l'homo sovieticus, du réapprentissage de l'identité ou de l'apprentissage de la liberté ? | | | | |
| | russie | | | Vous penchez pour la première hypothèse, m'est avis que c'est la seconde qui l'emportera pour grossir les troupeaux déjà débarrassés de soucis d'identité. Il s'agit du passage de l'homo sovieticus au Russe. Celui-ci n'a rien à apprendre en fait de liberté intérieure. En liberté extérieure, la sauvagerie de ses mœurs créera toujours une choquante impression de son absence. | | | | |
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| solitude | | | Placer ma voix dans des ruines est une astuce pour éviter l'incrustation d'un public dans mes acoustiques. L'intensité des récits modernes naît dans des salles. Je n'entends qu'une seule voix d'aujourd'hui, que Bach aurait pu mettre en musique - la voix de Cioran (R.Debray l'entendit dans la voix de Benjamin) Le culte avant-gardiste de la modernité ne vénère que les saisons et les gagnants, - pire ! - que les dates et les chiffres. Les meilleurs écrivains restituent le climat, que ressentent même les arrière-gardistes, les vaincus. | | | | |
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| solitude | | | Ce que je reproche à un Dante, un Byron ou un R.Debray, c'est leur attitude face au Prince : vivre la hauteur de sa solitude et jalouser l'inaccessible profondeur de sa puissance. Il vaut mieux vivre sa puissance et jalouser sa solitude. | | | | |
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| solitude | | | Une journée-fraternité, journée de rare intensité : le matin - dans les collines, au-dessus du toit tranquille de Valéry ; l'après-midi - traduire du Mandelstam se fraternisant avec Homère ; le soir - serrer la main fraternelle de R.Debray ; la nuit - suivre l'agonie de J.Ferrat. Dans ma jeunesse moscovite, seul et aux abois, j'écoutais la belle voix de J.Ferrat me chanter la France, celle qui m'attendait. Celle qui vint à ma rencontre, porta le nom de R.Debray, mon frère. Je ne fus jamais moins orphelin, avec ma mère adoptive, la France, qu'en compagnie de ses deux plus belles voix. | | | | |
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| solitude | | | Le souci du salut est juste. Encore faut-il savoir si l'on veut sauver par bon appel ou par bonne piste, être un phare ou une balise (pour y voir plus clair, un club, Phares et Balises, fut créé à Paris par R.Debray). Me méfiant des lumières et anticipant notre état de sombre épave, je voue mes soucis à la bouteille de détresse. En attendant, même les dîners en ville pourraient aider à en rédiger le message. | | | | |
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| solitude | | | Rien de moderne dans mes outils, mes buts, mes enthousiasmes. Seulement quelques contraintes : éviter le robot, me méfier des belles idées, fuir l'horizontalité. L'arbre et non pas la forêt – le fond de mes projections ; la formule et non pas le tableau – la forme. Et mes ruines, je ne les entretiens pas, je les érige, telles Modernes Catacombes (R.Debray). Dans les catacombes, s'unissent les solidaires ; dans les ruines, s'unifient les solitaires. | | | | |
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| solitude | | | Abandonnant un pessimiste, abandonné par un optimiste, l’axiologue Nietzsche se retrouve seul. Sur le même axe d’acquiescement, je fus toujours et je reste seul ; mon Schopenhauer et mon Wagner s’incarnèrent dans une même personne, optimiste à ses débuts et pessimiste sur la fin, qui préserva ma solitude non pas par abandon advenu mais par distance entretenue. Sans cette solitude je n’aurais pas pu écrire des livres, dont je peux, aujourd’hui, dire qu’« Il n’existe nulle part des livres d’une espèce plus fière et plus raffinée » - Nietzsche - « Es gibt durchaus keine stolzere und raffiniertere Art von Büchern ». Seulement, à la place de force et cynisme déclamatoires je mets la faiblesse fière et le nihilisme raffiné. | | | | |
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| solitude | | | Lorsque la scène publique était étroite, seul quelques têtes bien éduquées en composaient la dramaturgie, héritée, d'ailleurs, d'un passé filtré, donc – d'une culture. Pour un esprit ambitieux, y figurer était valorisant plutôt que dégradant. Mais aujourd'hui, où l'immense majorité des pièces, jouées sur cette estrade surpeuplée, aborde des thèmes minables, dans un style de goujats. Un bon esprit doit s'en exclure, chercher un ailleurs silencieux, pour préserver la pureté de sa musique, voulue angélique. « Pour vivre saintement, vivons cachés »** - R.Debray. | | | | |
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| solitude | | | Byron trouva en mélancolie un état d’âme noble, ce qui ne fut envisagé ni à l’époque classique ni, encore moins, dans l’Antiquité, où la bonne humeur et l’âme en paix furent omniprésentes sur l’agora. Aristote fut-il mélancolique ? - cette hypothèse reste sans réponse, puisque son style est sans relief. R.Debray est le dernier byronien. | | | | |
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| debray r. | | | L'exil et la prison portent à la poésie. Parce qu'on veut rentrer, chez un chez-soi perdu. | | | | |
| | solitude | | | Ce soi inconnu ne nous quitte jamais, mais, bercés par notre soi connu, libres mais sans racines, nous perdons notre rêve poétique au profit de notre réalité prosaïque. La poésie est la patrie de tous les exilés : de pays, de sentiment ou de regard. | | | | |
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| souffrance | | | Les meilleurs chantres de la souffrance s'adonnaient aux investissements commerciaux, aux vertus civiques, aux dîners en ville, aux casinos (Schopenhauer, Kierkegaard, Flaubert ou Dostoïevsky). En revanche, aucune ombre des barreaux ou des tortures, chez R.Debray, qui les a pourtant si bien connus, mais qui ne peint que la noblesse et la fraternité (et qu'il ne doit pas croiser si souvent que ça). On n'est artiste que dans l'inventé. | | | | |
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| souffrance | | | Du quadriparti, attaché à la France par R.Debray, – élégance, souffrance, enfance, romance – je ne garderais que l'élégance. La souffrance se marie difficilement avec la légèreté ; l'enfant est un personnage délaissé et occulté partout en Europe ; toute la romance française découle directement de la légère élégance. Et l'enfance romancée est connue même de la progéniture des bagnes. | | | | |
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| debray r. | | | Souffrances sans sillages, signatures à l'encre blanche, rages sans griffes. | | |   | |
| | souffrance | | | C'est la désolation du mufle et le rêve d'une belle âme. Ne pas avoir d'adversaires - privilège de la hauteur, mais : « Plus de hauteur, plus de malheur. Une belle âme est une conscience malheureuse »** - Hegel - « Je höher die Natur ist, desto mehr Unglück empfindet sie. Eine schöne Seele ist ein unglückliches Bewußtsein ». | | | | |
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| vérité | | | La philosophie devrait apprendre à l'homme de rester désarmé face au mystère du monde, pour s'en étonner, mieux et plus. Toutes les vérités intéressantes y sont du fait des scientifiques ; aucune contribution des philosophes n'y est à noter ; aucune application notable des méthodes de recherche de la vérité, de Descartes, Kant ou Heidegger, censées nous armer, ne fut jamais signalée. Héraclite, Sénèque, St-Augustin leur restent supérieurs, puisque, n'étant pas intellectuels, ils cherchent surtout à nous séduire. « Le propos de l’intellectuel n’est pas de séduire, mais d’armer » - R.Debray – ces armuriers ne sont bons, aujourd'hui, que pour les combats de robots. | | | | |
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| vérité | | | Au sujet des vérités intuitives ou métaphoriques (donc, poétiques ou philosophiques), n'importe qui peut faire du radotage à l'infini, mais, avant de parler d'une vérité logique (syntaxique ou sémantique), on doit déjà avoir maîtrisé le modèle, son langage bâti par-dessus, son interprète de requêtes langagières. « La vérité est toujours seconde »*** - R.Debray - elle est même, au moins, cinquième, si l'on y ajoute l'attribution de sens, qui peut nous amener à modifier le modèle, le langage ou l'interprète. | | | | |
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