Faulkner W.
 
 
 

art
Lorsqu'un incoercible ennui m'assomme à la lecture d'un Faulkner, d'un Priestley, d'un Joyce, je comprends, que l'esprit n'existe qu'en France, car leur homologue, Proust, s'en tire avec des bâillements nettement plus espacés. Dans leurs dialogues extérieurs comme monologues intérieurs, le mot est toujours de trop, il remplit des cases d'une grille mécanique. Que ce soit au niveau de la tête ou au niveau des pieds, que se produit le remplissage, le résultat est presque le même, dans la perspective de la hauteur. Idiomatisation de balivernes débouchant sur l'idiotisme.
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art
Écrire devrait avoir un seul but - m'adonner à l'appel du beau. Toute autre motivation serait du même ordre que le besoin de m'affirmer ou de me reproduire, un prurit inertiel. La vie doit aboutir à mon livre. Celui-ci est toujours une bouée de sauvetage, mais je dois être menacé par des fonds, pour qu'elle ne soit aussi utile et décorative que l'ancre et la voile. Et sur mon épave on lira l'épitaphe de Faulkner : « Il fit des livres et il mourut » - « He made the books and he died ».
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art
Mon idéal d’écriture – inclure l’essentiel dans une seule proposition, de telle façon que le lecteur n’ait aucune envie de voir une deuxième. C’est pourquoi je déteste les bavards comme Faulkner : « Écris ta première phrase de telle manière, que le lecteur veuille, à tout prix, lire la suivante » - « Write the first sentence in such a way that the reader wants to read the next one at all costs ».
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ironie
On médite trop sur les rustres et les marchands et pas assez sur les châtelains ; si je compare le crétin salonnard (Proust) au crétin rural (Faulkner) ou au crétin bourgeois (Flaubert), je vois, que le premier est le plus irrécupérable pour l'intelligence.
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noblesse
Les yeux ont deux fonctions disjointes : être source des larmes ou commencement du regard. Il serait sage de les équilibrer, sans négliger aucune : « Plutôt pleurer qu'explorer » - Faulkner - « Ever complain, never explain ». Pleurniche sur le beau, déniche le vrai. Le corps complique, l'esprit explique. La contagion, entre eux, passe par les oreilles, source d'une ironie anti-tintamarre ou d'une cacophonie amplificatrice.
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noblesse
Dieu ou le rêve ne méritent notre emballement que recherchés et non pas trouvés ou réalisés. Il vaut mieux les perdre de vue qu'imaginer les tenir. Au-dessus de leurs sources je retrouverai toujours une bonne étoile. Mais les pragmatiques vivent des yeux et non pas du regard, c'est à dire du rêve : « C'est faire preuve de peu de sagesse que de placer le rêve si haut, qu'on le perde en le cherchant » - Faulkner - « The end of wisdom is to dream high enough to lose the dream in the seeking of it ».
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emerson r.w.
We aim above the mark to hit the mark.

On vise au-dessus de la cible pour la toucher.
noblesse
On comprend cette nécessité, quand on connaît la bassesse des cibles américaines. « Vise plus haut que ce qui t'est accessible »* - Faulkner - « Shoot higher than you know how to ». L'avantage principal de cette attitude, chez ceux qui visent la dramaturgie plus que la technologie, est qu'en hauteur on se débarrasse mieux de l'envie de lâcher des flèches et se contente de bien tendre la corde. La flèche la plus fulgurante est celle qui ne fut jamais lâchée.
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souffrance
A besoin de salut ce qui porte en soi la honte et sa propre non-connaissance, c'est à dire ce qui est vivant et vulnérable. Mais ce monde robotisé et bien-portant n'a besoin d'être sauvé ni par la beauté (Dostoïevsky) ni par la souffrance (Faulkner).
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Faulkner W.