| amour | | | Les percées de l'esprit, de l'âme ou du cœur ont le même secret, la même formule : un sacrifice inspirateur suivi d'une fidélité créatrice ; leur dénominateur commun s'appelle amour : l'amour du vrai, l'amour du beau, l'amour du bon. Être libre et savoir se sacrifier seraient-ils synonymes ? - « Plus l'âme se sacrifie sans retour, plus elle est libre »*** - Fénelon. | | | | |
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| amour | | | Le vrai soi, le soi réel, celui qui est le proche de la perfection, c'est peut-être le soi inconnu, digne de notre amour : « C'est simple amour de soi, d'être inconsolable à la vue de ses propres imperfections » - Fénelon. | | | | |
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| art | | | Pour un écrivain, la contrainte la plus utile est le filtrage de l'inessentiel, parmi les objets, les faits, les angles de vue, les tonalités. C'est comme passer par un « creuset : le feu consume tout ce qui n'est pas le pur or » - Fénelon. Et la noble manière, le talent, ne brille de tout son éclat que sur la noble matière. | | | | |
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| noblesse | | | Il n'y a plus de chemins secrets, menant vers des trésors ou des illuminations ; je ne dois compter que sur mon étoile, que je suivrai, les yeux fermés, du fond de mes ruines. Ne crois pas trop les prétentieux : « Heureux qui va par une route inconnue à la sagesse humaine, et sans toucher de pied à terre » - Fénelon - la sagesse est une affaire terrestre, accessible même aux misérables, qui s'attroupent sur des sentiers battus, sans toucher de regard au ciel. Le sage est celui qui a la plus vaste collection de plaies, mais qui les lèche mieux que les autres. « Parmi les sages, pas un qui ne soit heureux » - Cicéron - « Neque sapientum non beatus ». | | | | |
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| souffrance | | | Une pensée ne mérite d'être saluée et portée haut que si elle peut être réduite à l'enthousiasme, au soupir ou au sanglot. Les hommes, hélas, se soucient surtout de dévitaliser ceux-ci, en les ramenant, en sens inverse, au bas calcul. « Ne raisonnez pas trop sur votre prière » - Fénelon. | | | | |
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| cicéron | | | Patria est ubicumque est bene.
Où l'on est bien, là est la patrie. | | | | |
| | souffrance | | | Et c'est quand on y sera mal qu'on comprendra, qu'on s'était trompé (avec Aristophane ou tel Milton : « our country is where ever we are well off » ou, mieux, Fénelon : « La patrie d'un cochon se trouve partout, où il y a du gland »). La patrie est le pays, qui veut partager ta souffrance, autant dire, que le solitaire est toujours un exilé. Ou Robinson ou un bon dramaturge : « Ubi pater sum, ibi patria » - Nietzsche. Ou un bon interprète : « La patrie n'est pas là où tu habites, mais là où tu es compris » - Morgenstern - « Nicht da ist man daheim wo man seinen Wohnsitz hat, sondern wo man verstanden wird ». Ou un bon spectateur : « où je comprends et suis compris » - Jaspers - « wo ich verstehe und verstanden werde ». Ou un bon sculpteur : « Où je me crée, là est ma patrie »** - Valéry. Ou un bon philosophe : « On est bien, là où l'on n'est pas » - proverbe russe - « Там хорошо, где нас нет ». Ou un ange, enfant du ciel, la patrie de ta voix et l'exil de ta voie. | | | | |
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| vérité | | | Le mot vérité couvre trois genres d'objet : ce qu'on démontre, ce qu'on montre, ce qu'on peint. Seul le premier mérite son nom ; il est à l'art ce que le dessin industriel est à la peinture, il est de la géométrie. Les deux autres, il ne faut pas les confondre : « Il ne suffit pas de montrer la vérité, il faut la peindre » - Fénelon. | | | | |
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